L'église et la Chapelle
L'église Saint Jean Baptiste
L’attachement des Gosseliens à saint Jean-Baptiste semble très ancien. Dom U. Berlière que “la charte de l’évêque Albéron de Liège, confirmant la fondation du prieuré de Sart en 1125, indique clairement, comme patron de l’église paroissiale de Gosselies, S. Jean-Baptiste” [1].
De même, dès le XIIIe siècle, la fête de Saint Jean est mentionnée comme un terme de référence pour le paiement de certaines rentes. C’était à cette date aussi que le corps des échevins nommés par le seigneur du lieu était renouvelé [2].
On ne sera donc pas étonné que l’église paroissiale ait été dédiée à ce Saint important pour les Chrétiens, ni que dans les temps difficiles, la ferveur populaire ait amené à se tourner en sa direction.
L’église actuelle a – comme bien d’autres – connu des modifications structurelles importantes. Dans le beau travail qu’il réalisa à l’occasion du millénaire, Monsieur Xavier Martens [3] identifia clairement dans cet édifice la coexistence d’éléments de deux époques principales: d’une part, les trois nefs ainsi que la partie inférieure de la tour datent du XVIe siècle; d’autre part, le choeur et le transept ainsi que la partie supérieure de la tour furent rebâties au XIXe siècle [4].
Lieu de rassemblement hebdomadaire de la communauté chrétienne de Gosselies, l’église saint Jean-Baptiste est aussi un espace de vie important pour toutes celles et ceux qui y ont été baptisés, y ont fait leur communion ou leur confirmation, s’y sont mariés ou ont conduit un proche vers la demeure du Père.
Croyant ou non, chacun trouve également un repère de vie autant que géographique dans son haut clocher [5]. L’émoi des Gosseliens en témoigna lors qu’une tempête en endommagea le clocher au début de la décennie 1990. Aujourd’hui encore, chacun attend que les travaux de réparation du clocher permettent – outre la réouverture de la rue Dom Berlière – l’accès au beau portique d’entrée.
[1] Dom Ursmer BERLIERE, Recherches historiques sur la Ville de Gosselies, Abbaye de Maredsous & J Duculot, Gembloux, 1922, T. I, p. 9.
[2] Idem, p. 9 et 10.
[3] Xavier MARTENS, P. BAUDOUX et V. LORIAUX, Contribution à l’Histoire de Gosselies; L’église saint Jean-Baptiste, PAC éditions, 1980, p. 7 et s.
[4] L’architecte Emile TIROU y tint un rôle important.
[5] Une série de clichés de l’église sont disponibles sur le site de l’Institut Royal du Patrimoine artistique (© KIK-IRPA, Bruxelles).
La chapelle Saint Jean
Aujourd’hui située en bordure de l’aéroport de Charleroi-Gosselies, la Chapelle Saint-Jean était, jusqu’à la fin des années 1990, isolée dans la belle campagne verdoyante du Nord de Charleroi.
Elle est le point vers lequel convergent – chaque année le dimanche le plus proche du 24 juin – les pèlerins du Tour saint Jean. Une messe en plein air y est alors célébrée.
Mais, tout au long de l’année, passants (et désormais voyageurs attendant le départ de leur avion) viennent se recueillir ou se reposer sous les frondaisons proches de la chapelle.
Dans son ouvrage Recherches historiques sur la ville de Gosselies (Gembloux, Duculot, 1922, T. I, p. 244), Dom Ursmer Berlière indique que, dès 1616, on connaît à cet endroit un « chesne saint Jean », tandis qu’en 1777 la carte de Ferraris indique « nettement la croix saint Jean comme chapelle ».
Plusieurs fois restaurée, la chapelle actuelle contient une pierre surplombant l’autel, qui porte l’inscription suivante : « J.J. Boval et P.M. Ligny ont fait bâtir cette chapelle à l’honneur saint jeanbaptis pour les malle de taite : 1844 » (sic).
La chapelle est fermée par une grille portant le monogramme entrelacé TSJ (Tour Saint-Jean).
Sur l’autel, figure une statue de saint Jean-Baptiste. Il s’agit aujourd’hui d’une simple copie en silicone. Elle n’en est pas moins jolie et invite à la méditation.